Remontées capillaires : quand l’humidité remonte, le confort s’en va
Vous avez remarqué ces petites taches sombres au bas d’un mur ? Cette peinture qui s’écaille sans raison apparente ? Ou ce parfum discret mais persistant de terre humide dans certaines pièces ? Derrière ces signes discrets, il y a peut-être un phénomène peu connu mais redoutablement tenace : les remontées capillaires.
Que sont exactement les remontées capillaires ?
Sous chaque maison, il y a un contact permanent entre les fondations et le sol. Et dans ce sol, il y a de l’eau, toujours, même en région sèche. Cette eau, naturellement présente dans la nappe phréatique ou dans l’humidité du terrain, remonte lentement dans les murs par un phénomène physique appelé capillarité.
Imaginez une éponge qui trempe légèrement dans un bol d’eau : même sans mouvement, l’eau remonte dans la matière. Les murs en pierre, en brique ou en béton ont la même capacité. Ce sont des matériaux poreux : ils laissent remonter l’eau, centimètre après centimètre, parfois jusqu’à un mètre de hauteur, voire davantage. Le phénomène est souvent invisible au départ, puis il s’installe insidieusement.
Les signes qui ne trompent pas
Les remontées capillaires ne préviennent pas — elles s’installent. Voici les indices les plus fréquents :
- Des traces d’humidité persistantes au bas des murs (jusqu’à 1 mètre du sol).
- Une peinture qui cloque ou se décolle.
- Des plinthes qui gondolent ou du bois qui pourrit.
- Une odeur de moisi ou d’air vicié, surtout en hiver.
- Une sensation de froid permanent dans certaines pièces.
Dans les maisons anciennes, le phénomène est souvent accentué par l’absence de barrière étanche entre le sol et les fondations. Mais les constructions plus récentes peuvent aussi en souffrir si les matériaux ou les drains périphériques ne remplissent plus correctement leur rôle.
Pourquoi il faut s’en occuper (et pas seulement pour l’esthétique)
Certains propriétaires se disent : « Ce n’est pas grave, ce n’est qu’un peu d’humidité. » Erreur : les remontées capillaires sont tout sauf anodines.
1. Elles fragilisent la structure du bâtiment
L’eau transporte des sels minéraux (nitrates, sulfates…) qui, en séchant, forment des efflorescences. Ces sels exercent une pression à l’intérieur des murs, ce qui désagrège lentement la maçonnerie. À long terme, cela peut fissurer les enduits et altérer la résistance des fondations.
2. Elles nuisent au confort thermique
Un mur humide est un mur froid. Or, chaque mur froid augmente la sensation de froid ambiant et fait grimper la consommation de chauffage. L’humidité aggrave donc le ressenti de fraîcheur, même quand la température semble correcte.
3. Elles dégradent la qualité de l’air intérieur
Un air chargé d’humidité favorise les moisissures, champignons et acariens. Ces micro-organismes peuvent provoquer des allergies, des irritations respiratoires, voire des problèmes de santé plus sérieux chez les enfants ou les personnes fragiles.
4. Elles déprécient le bien immobilier
Un mur tâché, cloqué ou friable est un signal d’alerte pour un futur acquéreur. En traiter la cause, c’est aussi préserver la valeur du patrimoine.
Comment prévenir ou limiter les remontées capillaires ?
Le réflexe le plus simple est déjà d’observer et d’entretenir :
- vérifier les gouttières et évacuations d’eau,
- éviter les jardins trop arrosés le long des murs,
- aérer régulièrement,
- maintenir les murs extérieurs dégagés du sol (pas de terre, pas de feuilles accumulées).
Mais si le problème est déjà installé, des solutions techniques existent : coupure de capillarité, injection de résine hydrofuge dans les murs, drainage périphérique… Ces traitements nécessitent un diagnostic précis du bâti, car chaque maison réagit différemment selon ses matériaux et son environnement.
L’humidité, un ennemi invisible mais pas invincible
La maison est un organisme vivant : elle respire, absorbe, relâche. Mais quand le sol remonte plus d’eau qu’elle ne peut en évacuer, elle s’étouffe. S’occuper des remontées capillaires, c’est redonner à la maison sa capacité naturelle d’équilibre. Un mur sec, c’est une maison plus saine, plus chaude, plus agréable à vivre.
En conclusion
Traiter les remontées capillaires, c’est bien plus qu’un geste technique : c’est un choix de confort et de durabilité. C’est ce genre de démarche préventive et raisonnée qui fait toute la différence entre une maison qui subit les saisons et une maison qui les traverse sereinement.
Et si vous soupçonnez un problème d’humidité, Rénovéa peut vous aider à comprendre d’où vient le phénomène et comment y remédier durablement, sans perturber votre quotidien.






